Où est la limite avec la pornographie ?
Les scènes de sexe et leurs limites vues par ceux qui les font, en citation.
« Dans 9 songs, le sexe est mis dans le contexte d’une tendre histoire d’amour. Il n’est pas là de manière insensé ou explorative comme dans le porno. La différence est là. »
Andrew Eaton, producteur
« On a dû répéter la scène de sexe avec David Fincher. Genre chaque petit détail. “Après tu mets ta bouche sur sa bite, tu fais tant de vas et viens, et après toi tu éjacules.” Il ne laisse pas beaucoup la place à l’improvisation une fois que ça tourne. »
Neil Patrick Harris, acteur, au sujet de Gone Girl
« Les scènes de sexe ont existé dès l’origine de l’histoire du cinéma, puisqu’à son invention les diffusions s’organisent dans les bordels. C’est de la pornographie, même si elle n’est pas prise en compte par l’histoire officielle du cinéma. »
Jean-Michel Frodon, historien du cinéma
« Il y avait plein de films pornos qui sortaient jusqu’à l’établissement du X, qui a fait la gradation entre des films coquins et paillards, et ceux très explicites où l’on voyait tout. Ce qui n’empêche que certains films développaient un vrai discours intellectuel, comme W.R. : Les Mystères de l’Organisme. »
Jean-Michel Frodon, historien du cinéma
« Il y a des interdits qui sont profondément ressentis par les gens à une époque. Des scènes qui ne choquent plus aujourd’hui les occidentaux sont toujours considérées comme choquantes par la grande majorité des humains vivants sur cette planète, en Asie ou en Afrique. »
Jean-Michel Frodon, historien du cinéma
« C’est putain de bizarre. Oui, c’est juste un boulot, mais les jobs de la plupart des gens ne consistent pas à claquer votre vagin contre le pénis flasque enveloppé de nylon d'un gars portant d'énorme squantités de fond de teint pour cacher l’acné de ses fesses. J’ai souffert d’humiliations telles qu’être agenouillée devant mon partenaire de scène, réalisant, sous les lumières du studios, qu'il y avait un long poil noir en train de pousser sur mon téton. »
Lena Dunham, actrice et réalisatrice
Mélanie Thierry, actrice
« Les scènes de sexe font partie de notre inconscient collectif. Elles façonnent ce que nous sommes en tant qu’adultes sexuellement actifs.
La plupart d’entre nous, surtout l’ancienne génération, ont découvert le sexe - et la sexualité en général - au cinéma. Comment on embrasse ? Comment on touche ? Comment on caresse ? Autant de questions dont les réponses se trouvaient autrefois sur grand écran. Aujourd’hui, les codes ont changé, et c’est bien dommage, car le sexe au cinéma renvoie à une certaine forme de réalité, propre à l’histoire des personnages bien-sûr. Le porno, lui, n’a aucune forme de rapport avec la réalité. »
« Personne n’est à l’aise, après il y a des actrices qui sont plus exhibis que d’autres. »
David Moreau, scénariste et réalisateur
« Quand j’ai découvert les scènes de sexe de La Vie d’Adèle à la projection à Cannes, je l’ai vécu comme j’ai vécu le tournage de ces scènes : nerveusement, en rigolant. Je n’aime pas les regarder, je n’ai pas envie de les regarder, ça me met mal à l’aise. Elles auraient duré une minute j’aurais pu les scruter, mais six minutes, c’est trop. »
« La classification comprend une part majeure de subjectivité et constitue un exercice difficile à théoriser. La Commission apprécie l'œuvre dans son ensemble. Elle prend en compte le sujet et son traitement et replace les scènes, les événements, dans la logique propre de la narration pour tenir compte de la distanciation de la mise en scène ou de la complaisance dans le traitement. »
Code du CNC
« Je ne comprends jamais quand les gens disent : “Les scènes de sexe sont si mécaniques, on ne sent rien”. On a l’impression que quelqu’un est en train de te baiser ! C’est déroutant. »
Guillaume Loison, L'obs, critique cinéma
« La pornographie est apparue très tôt dans l’histoire du cinéma et a toujours été considérée comme un genre radical, destiné à rester à la marge en terme d’exploitation et de considération populaire. »
« Plusieurs fois, les acteurs sont allés plus loin que ce qui leur était demandé dans le script »
Justin Kelly, metteur en scène de King Cobra, biopic sur le roi du porno gay Brent Corrigan
Adèle Exarchopoulos, actrice, pour le magazine Première
Lena Dunham, actrice et réalisatrice
Neil Patrick Harris et Rosamund Pike dans Gone Girl
lena dunham en couverture du magazine Vogue
love - l'amour est dans le pré
scène du film wr : les mystères de l'Organisme
« Quand c’est un travail fait par un artiste, il a quelque chose à dire. Son propos n’est pas uniquement de provoquer de l’excitabilité mais aussi de dire quelque chose par rapport à cette excitabilité. Gaspar Noé comme Lars Von Trier par exemple, cherchent quelque chose. Pourquoi j’ai fait appel à des femmes connues pour réaliser les courts-métrages X femmes ? Parce qu’elles étaient réalisatrices, actrices, chanteuses et parce que dans cette préoccupation là, elles avaient quelque chose à dire. Ce n’était pas juste des images avec un scénario plus ou moins réussi pour provoquer une excitation. »
Sophie Bramly, productrice
reese witherspoon se dévoile dans wild
